Cinquième gain des Saguenéens
Deslauriers poursuit son excellent travail
Roger Tremblay
Le Quotidien
CHICOUTIMI (RT) - Bien soutenus par leur gardien Jeff Deslauriers, le défenseur Sylvain Watts et la recrue Hugues Verpaelst, les Saguenéens de Chicoutimi ont fait fi de la frustration des Screaming Eagles de Cape Breton pour remporter une brillante victoire de 5-4, hier soir, à Chicoutimi.
Deslauriers a poursuivi son excellent travail en effectuant des arrêts clés au bon moment, privant les visiteurs de buts certains surtout en première période. Il a toutefois cédé devant Charles Boucher à 4,08, puis devant Mathieu Dumas et Pascal Morency (en avantage numérique). Pierre-Alexandre Parenteau (3e de la saison) et Hugues Verpaelst ont été les seuls marqueurs des Sags lors de cette première période dominée sans conteste par Cape Breton.
Sans doute après s’être fait parler dans le vestiaire, les jeunes Saguenéens ont complètement dominé cette seconde période. Verpaelst, son deuxième de la partie, Christian Larrivée et Marc-André Beaulieu ont enfilé les seuls buts de ce deuxième engagement, mais ils furent suffisants pour ramener l’équipe locale dans la partie au grand plaisir des 1527 spectateurs.
Le but de Larrivée a d’ailleurs signifié le chant du cygne pour le cerbère Daniel Boisclair qui fut remplacé par Marc-André Fleury. Boisclair, un vétéran, a déjà connu de meilleures sorties.
Lors de cette période, les visiteurs ont appris très vite qu’il ne fallait pas toucher au jeune joueur vedette Pierre-Marc Bouchard. Après s’être fait bousculer par Steeve Villeneuve, Jean-François Demers lui a carrément fait savoir que pareil geste ne serait pas toléré cette saison. À partir de ce moment-là, les Screaming Eagles n’ont plus été les mêmes, faisant preuve d’indiscipline et cherchant noise à tous ceux qui portaient un uniforme bleu.
En désavantage numérique de deux hommes, les Sags ont bien freiné l’offensive adverse ne lui donnant que peu de chances de s’approcher de Deslauriers. Et ce dernier a bien répondu en bloquant tout ce qui était dirigé vers lui. Durant leurs avantages numériques, Chicoutimi aura réussi deux buts.
En troisième période, seul Martin Kasik a pu tromper la vigilance du gardien Deslauriers en avantage numérique. Sur ce jeu, le jeune cerbère ne pouvait visiblement rien faire.
Avec une minute à faire, Cape Breton a tenté le tout pour le tout en enlevant son gardien à la faveur d’un sixième attaquant, mais les Sags ont tenu le coup pour remporter ainsi leur cinquième victoire de la saison. Fait à remarquer, trois des cinq buts des Sags ont été marqués dans le haut du filet, à croire qu’ils avaient reçu la consigne de lancer à cet endroit.
Le match s’est déroulé sous le signe de la robustesse et l’officiel Éric Caron a tantôt sévi là où il ne fallait pas et parfois laissant passer des infractions faciles. Les Sags ont dirigé 32 tirs au filet adverse contre 26 pour les Screaming Eagles, dont plusieurs étaient de qualité.
Pointes de plume
À l’issue du match, avant d’aller prendre leur douche, les joueurs du Cape Breton sont allés faire un peu de course à pied. Paraîtrait que ce n’était pas une punition pour leur piètre performance...
Éric Dufour, Éric Tétreault, Tommy Bolduc, Craig Baxter ne jouaient pas hier...
Nova-Brick a de la concurrence. Les hot-dogs du centre Vézina étaient aussi durs que de la brique hier. Note: 0 sur 10...
Vincent fulmine, Rajotte sourit
Roger Tremblay
Le Quotidien
CHICOUTIMI (RT) - Pendant que l’entraîneur Pascal Vincent fulminait après la défaite des siens, son vis-à-vis Alain Rajotte affichait son plus beau sourire de satisfaction. Tout à fait normal que les commentaires soient diamétralement opposés.
Pour un, Rajotte soulignait le travail constant de son jeune gardien Jeff Deslauriers, le brio du défenseur Sylvain Watts et de l’émergence de son jeune ailier gauche Hugues Verpaelst.
«Deslauriers nous a tenu dans le match en première période. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais ce fut notre plus mauvaise période. Watts s’est fortement impliqué dans le match et il a disputé une autre bonne partie. Quant à Verpaelst, même si son travail n’est pas de marquer des buts, il a prouvé qu’il savait se débrouiller avec la rondelle. En première période, j’avais l’impression que nous n’étions pas au centre Vézina», de raconter Rajotte après la partie.
Quant à l’assaut de Jean-François Demers sur Steeve Villeneuve, Alain Rajotte a surtout vu un beau geste d’équipe.
«Ce geste n’a pas été commandé du banc lors de cette partie. Il l’a été en début de saison quand j’ai dit aux joueurs qu’il fallait 30 secondes pour aller défendre un coéquipier, pas plus. C’est aussi simple que ça», ajoute l’entraîneur des Sags visiblement satisfait de cette cinquième victoire.
Ce dernier estime que ses protégés ont bien réagi en deuxième période même si Cape Breton jouait sous le coup de la frustration.
Vincent fulmine
Pascal Vincent aurait pu, s’il avait pu, s’arracher les cheveux tant il était déçu de la performance des siens et aussi du traitement accordé à Pierre-Marc Bouchard.
«Je respecte énormément ce jeune hockeyeur qui est un joueur de concession. Je suis certain que les 15 autres clubs voudraient bien l’avoir dans leur rang. Sauf qu’il doit s’attendre à se faire frapper de temps en temps. Ça fait partie du jeu. Voilà pourquoi je n’accepte pas qu’un joueur comme Demers traverse la patinoire pour se jeter sur un des miens. La commande venait du banc, c’est certain», affirme Vincent.
Ce dernier souligne toutefois que les siens, surtout ses vétérans, n’ont pas livré la marchandise.
«Nous sommes sensés posséder l’un des meilleurs duos de gardiens mais encore faut-il qu’ils arrêtent des rondelles. Puis, nos gros joueurs à l’attaque doivent aussi produire. Je sais que ça viendra surtout avec nos unités spéciales. Dans mon livre, notre objectif est de garder un taux de réussite de 105 % alors que nous alignons seulement 85 %. Tout s’explique là», estime Vincent.
Les Screaming Eagles, aux dires de leur entraîneur, ont déjà disputé de meilleures parties.
«Donnez toutefois crédit aux Sags. Ils jouent pour gagner, travaillent fort et ne concèdent rien. Mais la saison est jeune, bien jeune et on se reverra», conclut Pascal Vincent.
Le Quotidien, 5 Octobre 2001