Inertie en avantages numériques
Le Titan déculotte les Saguenéens 4-0
Réal Fradette
Le Quotidien
BATHURST, N.-B. (RF) - Zéro + zéro = défaite.
Les Saguenéens de Chicoutimi ont fait chou blanc en neuf supériorités numériques, dont une de plus de 90 secondes avec deux hommes, et n'ont pu percer la muraille du gardien Adam Russo malgré 37 lancers, dans un revers de 4-0 aux mains du Titan d'Acadie-Bathurst, hier soir, devant 3322 amateurs au Centre régional K.-C.-Irving de Bathurst.
En fait, l'inertie des hommes d'Alain Rajotte avec un joueur en plus a certainement constitué l'histoire de cette rencontre. L'officiel AndrewCarruthers a pourtant collaboré plus qu'il en faut pendant toute la soirée, affligeant les locaux de pénalités pas toujours méritées, mais la bande à Pierre-Marc Bouchard n'a guère été imaginative dans ces situations, facilitant nettement la tâche à la meilleure unité en désavantage numérique du circuit Courteau.
«Si nous avions eu nos mains en laine de “Phentex” ce soir, on aurait pu aller chercher un point», a joliment imagé Rajotte au sujet de ces ratés. «À la place, nous avions de la laine d'acier dans nos gants. Même si nous avons fait face à la meilleure équipe à court d'un homme, nous avons provoqué suffisamment de chances pour marquer au moins trois buts.»
Pierre-Marc Bouchard, pourtant la pierre angulaire de cette formation, a plutôt joué les seconds violons durant ce match. Lui et Christian Larrivée n'ont pas été particulièrement menaçants.
«Sommes-nous trop prévisibles? Je ne le sais pas vraiment comment décrire ce qui se passe actuellement. Il y a des périodes comme cela. Il faudra s'ajuster le plus rapidement possible et y aller de choses plus simples», a commenté le no 96 qui n'affichait pas sa meilleure humeur...
Dix petites minutes...
Dix minutes ont littéralement coulé les Sags. Après un début de match enlevant, où les deux gardiens ont dû sortir leurs arrêts du dimanche, le Titan a déculotté les Bleuets en seconde portion du premier vingt, avec trois buts rapides.
Jonathan Ferland, avec deux filets de toute beauté, et Roberto Bissonnette, l'ancien des Olympiques de Hull, sont parvenus à déjouer Jeff Drouin-Desjardins en l'espace de trois minutes.
Au retour de la pause, c'est là que le jeu d'impuissance des Sags a fait le spectacle, avec cinq échecs dont celui avec deux joueurs en plus. Au total, les attaquants chicoutimiens n'ont pu lancer que sept fois sur la cage défendu par Adam Russo.
Puis, en troisième, Rémi Bergeron est venu fermer les livres à la 14e minute.
Rajotte, qui a sermonné un peu ses joueurs après la partie, a noté que son club avait triché pendant dix minutes en première. «Nous avons échappé nos hommes et arrêté de jouer physiquement. Le Titan a ensuite été très opportuniste, alors que Russo a livré un bon match», a-t-il fait remarquer.
L'entraîneur-chef du Titan, Réal Paiement, a rappelé à sa troupe un certain match de décembre, à Chicoutimi, entre la deuxième et la troisième période. Son club menait 5-1 avant de perdre 7-6 en prolongation.
«Je leur ai rappelé comment cette défaite avait fait mal, car elle nous avait mise tout croche pour la rencontre du lendemain qu'on avait perdue à Baie-Comeau. Mais ce soir, l'histoire aurait été différente si nous n'avions pas été ralenti par les pénalités qui nous ont mis dans le trouble.»
Le Quotidien, 12 Janvier 2002